Elodie Galan - Cancer du sein : Mon plus beau combat
    Elodie Galan

    En octobre 2019, débutent quatre grosses chimiothérapies suivies dès janvier par douze autres séances plus légères et hebdomadaires. L’opération a lieu en avril, puis la radiothérapie. Le processus enclenché est lourd. Il s’adapte à un cancer du sein agressif.

    Rencontre avec Elodie Galan, une battante.

    Elodie Galan, boxe

    Ce jour là, je suis allée faire ma mammographie l'esprit tranquille

    J’avais 36 ans lorsqu’on m’a détecté le cancer du sein gauche. J’en ai aujourd’hui 39 raconte Elodie Galan. C’est en juin 2019 que tout commence. J’ai reçu un coup dans le sein lors de mon entrainement de boxe. Une boule est apparue mais cela ne m’a pas inquiété. Trois mois plus tard, je devais refaire ma licence de sport et j’ai vu mon médecin. Il m’a conseillé de faire une échographie de contrôle. J’étais sans inquiétude ! C’est en faisant l’écho que le radiologue a compris. Il a fait une mammographie et une biopsie et pendant l’examen il a pris rendez-vous direct avec une oncologue. Ce jour-là, il a tout enclenché. En septembre 2019, j’ai appris que c’était un cancer. Le traitement de chimiothérapie commence en octobre et cesse en mars 2020, je suis opérée le 2 avril 2020, 25 ganglions enlevés au niveau de l’aisselle. C’était en plein Covid se souvient Elodie, ma hantise était de ne pas pouvoir être opérée.

    Des séances chez le kiné quelques jours après l’opération


    Pour récupérer la mobilité de mon épaule et travailler les cicatrices, j’ai attaqué les séances chez Virginie Abbadie-Longo, ma kiné qui me suit depuis des années, juste après mon opération. Elle s’est aperçu très vite que je stockais de la lymphe derrière le bras. J’ai de la chance de connaitre Virginie car elle est masseur kinésithérapeute spécialisée en lymphologie et cancérologie à Argelès-Gazost. C’est elle et mon médecin généraliste qui m’ont conseillé de faire du drainage pour diminuer la grosseur et limiter le lymphoedème - je n’ai pas été diagnostiquée par un médecin spécialiste. A côté de ça, plus les semaines passaient, plus mes jambes gonflaient. J’avais du mal à éliminer les traitements. Et j’avais des douleurs articulaires. Je me souviens d'en avoir discuté avec Virginie et mes séances de drainage lymphatique se sont étendues à mes deux jambes.

    Une évidence pour moi,

    Les séances de drainage évitent que le problème dégénère. Aujourd’hui encore mon bras gauche continue d’enfler. J’ai aussi très vite compris que plus je bouge le bras, moins je stocke la lymphe. Alors j’ai repris la boxe et le rugby santé. C’est pendant mes chimios, en janvier 2020, que je me suis inscrite aux « rubies ». Virginie , « ma bonne étoile » sourie la jeune femme, m’avait parlé de ce club qu’elle a créé pour les personnes ayant un cancer parce que le sport et l’entraide aident à surmonter les épreuves. Aujourd’hui, je boxe deux fois par semaine en mettant systématiquement mon manchon (entre une heure et demie et deux heures la séance) et une fois par semaine je joue au rugby (1h30). Le drainage se fait de matière naturelle. Et lorsque je ne fais pas d’entrainement, souligne la jeune femme qui s’entraine depuis 2016 en boxe et 2020 au rugby, je le sens ! C’est ce coup de pied qui m’a sauvé la vie, explique la jeune Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées). Jusque-là, la boule était accrochée sur le muscle pectoral, elle était assez en profondeur et le coup de pied l’a fait grossir ou ressortir, elle est devenue visible. Moralement, j’arrive à gérer. J’ai envie de voir du positif dans tout. Au départ, il a fallu que j’encaisse la nouvelle - je ne m’y attendais pas du tout. J’ai aussi la chance d’être très bien entourée, conclut la jeune femme.

    Image

    NOTE :

    Virginie-Abbadie-Longo est masseur kinésithérapeute spécialisée en lymphologie et en cancérologie à Argelès-Gazost. Présidente de l’association Les Rubies d'Argelès-Gazost et de l’association de patients AVML 65, Virginie s’implique auprès des femmes atteintes d’un cancer ou d’un lymphœdème. Lire l’interview publiée sur le PFL

    Entretien réalisé par Laurence Delaporte - Octobre 2022

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