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    Comment rentrer dans l’automne tout en gardant un bon moral ? En restant dans le mouvement et  en essayant d’être bienveillant envers soi-même et envers les autres. Le sujet est vaste, il mérite quelques pistes de réflexion et du bon sens. Audrey Baille-Peyruchaud, psychanalyste, coach professionnelle et bénévole pour l’Association vivre mieux le lymphœdème, nous livre ses conseils en 6 étapes.

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    Rêver c’est bien. Faire les choses, c’est mieux ! C’est un peu comme une alternance : un petit peu de théorie et beaucoup de pratique. C’est dans le faire que je trouve un sens à ma vie. Si on n’est pas acteur de sa vie, qui le sera à notre place ? Ici, il s’agit donc « de faire ». En octobre, on rentre dans le vif rougeoyant de l’automne. Il va commencer à faire froid. La luminosité va baisser. Les jours vont se raccourcir. Le moral peut-être aussi.

    Les conseils de la psy
    En étant dans l’action, on devient acteur de son existence. Nous décidons de ce que nous voulons mettre en place, de ce qui nous fait du bien ou pas. Ce faisant, on construit son présent mais aussi son avenir. Attention cependant à ne pas mettre la barre trop haut : les objectifs doivent être facilement réalisables. Même petits, ils sont importants et doivent rester tangibles. Mettre en place de petits rituels est valorisant, ressourçant, positif. Par exemple, on essaye de manger équilibrer. On peut prendre des vitamines et des minéraux. On recharge les batteries en faisant de belles nuits et en écoutant son horloge interne, mais pas trop, pas d’excès, l’équilibre est précieux. On nourrit ses relations sociables. On pense à rire : c’est bon pour la santé.

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    Pour rester en forme, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande au moins 75 minutes d’activité intense ou 150 minutes d’activité modérée par semaine. Un objectif facile à atteindre : cela représente 20 minutes de marche ou 10 minutes d’un effort un peu plus intense par jour. (course à pied)

    Les conseils de la psy
    Marcher, aller à la piscine, faire du vélo, de la gym : tous les sports sont adaptés et bénéfiques physiquement et mentalement. Sans compter que l’activité physique calme la cortisole, l’hormone du stress ! Alors, marchez ! Bougez ! Faites fonctionner vos jambes, vos bras, vos muscles, vos articulations, votre lymphe. Car faire du sport est libérateur, fait baisser la pression et joue un rôle sur la digestion et la musculature. Plus je bouge, plus je me muscle, plus j’amène de l’oxygène, mieux je respire : lorsqu’on est en état de stress, on est en apnée. Bouger a des répercussions sur le corps mais aussi l’âme et l’esprit, donc sur le moral, qui s’en portera mieux. Pour les gens qui ont un lymphœdème, c’est même fondamental. Poussez-vous même lorsque l’envie n’est pas présente !

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    Personne n’a de devoir d’exemplarité envers les autres dans sa vie privée. Je ne suis pas parfait ? C’est OK. Je ne suis pas mince ? C’est OK. Je ne suis pas très sociable ? C’est OK.


    Les conseils de la psy

    - Arrêter d’avoir des attentes démesurées
    - Revenir à soi / se concentrer sur ses propres besoins et non sur ceux des autres : un peu de musique, le son du silence, on se vide la tête, on arrête tout, on va marcher parce que ça permet de se libérer de toutes les pensées qu’on a et qu’on laisse filer sans jugement (comme dans la méditation).
    - S’ancrer dans l’instant présent régulièrement et ne pas se laisser happer par les idées noires, les projections, les rêves…
    - Lâcher la pression qu’on fait peser sur soi
    - Observer avec recul ce qui se passe en nous

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    La vie n’est pas une course, ce n’est pas un 400 mètres haies, c’est un marathon. On a une longue distance à tenir, il vaut donc mieux s’économiser et s’entourer de choses qui nous font du bien. S’octroyer des moments pour soi favorise l’harmonie, l’équilibre et le bien-être.


    Les conseils de la psy
    On n’a qu’une seule vie : on mérite de mettre en place de petites (et grandes) choses au quotidien pour se sentir bien ! Alors on met en place des petites astuces : écouter une musique qui donne le sourire, allumer une bougie, boire un café avec un chocolat, sortir et regarder les nuages, appeler un ami, lire un bon livre…
    La liste de ses envies qui font redescendre la pression n’a pas de prix.

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    S’ancrer, oui ! Mais où, quand et comment ?

    Cet exercice consiste à faire revivre un moment heureux pour empêcher l’émotion négative de prendre le dessus.

    Les conseils de la psy
    On peut s’essayer à l’imagerie mentale. L’imagerie mentale c'est notre capacité à envoyer à notre cerveau des images de lieux qu’on aime et qui nous font du bien ou nous rappeler de souvenirs heureux. On imagine un moment de sa vie où on était bien, au bord de la mer, à la montagne, en forêt, et on associe ce souvenir à un geste que l’on fait : croiser les doigts, appuyer ses paumes de main l’une conte l’autre, poser sa main sur le coeur, sur le ventre, sur les avants-bras etc. Lorsqu’une émotion négative arrive (la peur, la tristesse et la colère), on se remémore ce souvenir, on fait remonter cette image qui procure du bien-être en y associant le geste. Instinctivement le cerveau va apaiser l’émotion parce qu’il aura réceptionné cette image mentale positive. 

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    Je crois en ce qui est bon pour moi quand ce n’est pas nocif ni pour moi ni pour autrui. On se fait accompagner si besoin, l’accompagnement premier, c’est la famille et les amis mais on peut aussi avoir besoin de plus pour éviter qu’il y ait de l’affect, des projections ou des attentes de la part de ceux à qui on se confie.

    Les conseils de la psy
    On se sent fatigué mentalement ? Très sensible ? Au bout du rouleau ? On n’attend pas ! On cherche de l’aide pour se faire accompagner/coacher un petit bout de temps. L’idée est d’être stimulé pour arriver à mettre en place des petits plans d’actions et d’atteindre des objectifs. L'idée est de mettre en place quelque chose de bon pour soi qui nous nourrisse, physiquement, intellectuellement et émotionnellement. On va s’adapter aux saisons, on va s’acclimater à la nature. Le conseil que je vous donne est donc de prendre le temps de faire une pause et de regarder ce qu’il y a en vous, autour de vous. La nature évolue, les animaux évoluent et nous avec, qu’on le veuille ou pas. 

    Audrey propose un atelier de groupe de paroles aux parents des enfants atteints d’un lymphœdème primaire pendant le camp international des enfants atteints d’un lymphœdème primaire en juillet 2024 👉🏽 33 enfants, 54 parents, 31 frères et sœurs, 
39 professionnels de santé, 16 bénévoles ont participé.
    Audrey propose un atelier de groupe de paroles aux parents des enfants atteints d’un lymphœdème primaire pendant le camp international des enfants atteints d’un lymphœdème primaire en juillet 2024
    👉🏽 33 enfants, 54 parents, 31 frères et sœurs, 
39 professionnels de santé, 16 bénévoles ont participé.

    Entretien réalisé par Laurence Delaporte - Octobre 2024

    Regards croisés

    Regards croisés avec Célia Augé

    Technicienne de laboratoire dans un centre de lutte contre le cancer, la jeune femme de 35 ans arrive au fil de la discussion à verbaliser cette double peine qu’elle a vécue dès ses 14 ans...

    Regards croisés avec Julien

    Clotilde et Julien habitent à Jacou, dans l’Hérault. Leur fille Manon a 15 ans et leur fils Baptiste en a 11. Ce dernier est atteint comme son papa d’un lymphœdème bilatéral sur les membres inférieurs mais aussi sur les mains...

    Rencontre avec Béatrice de Maisonneuve

    Infirmière en invalidité et sophrologue, Béatrice de Maisonneuve, 61 ans, habite à Nantes. Atteinte de la maladie rare d’Ehlers-Danlos, son lymphoedème apparait la veille de son opération du cancer du sein...

    Rencontre avec Hélène Pourquier-Margaill

    Kinésithérapeute, Hélène Pourquier-Margaill est correspondante en Éducation thérapeutique du Pôle Femme-Mère-Enfant au CHU de Montpellier et enseignante à l’Institut de formation en masso-kinésithérapie (IFMK) de Montpellier
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